Etude de Cas illiad_Free_isefac
Le 14 décembre 2010, Xavier Niel, fondateur de l’entreprise Iliad, maison mère du fournisseur d’accès à Internet Free, présenta à Paris devant une centaine de journalistes son nouveau boîtier, la Freebox Révolution. Conçue avec le designer Starck, elle incluait notamment – outre un accès Internet à haut débit, 179 chaînes de télévision gratuites (dont une dizaine en HD) et la téléphonie fixe en illimité vers 103 pays – un lecteur de DVD Blu-ray, un disque dur réseau et les appels illimités vers les téléphones mobiles en France, le tout pour un abonnement de 35,98 euros par mois. Cette offre permettait de nouveau à Iliad de distancer ses concurrents. Elle couronnait une décennie riche en rebondissements.
Du Minitel à Internet
C’est en 1994 qu’apparurent les premiers fournisseurs d’accès à Internet (FAI) français : FranceNet et WorldNet. L’accueil du public fut mitigé, car plusieurs millions de Français étaient déjà équipés d’un Minitel.
Présenté en 1983 comme une version électronique de l’annuaire téléphonique, ce petit terminal cubique, équipé d’un écran noir et blanc, lent mais fiable, était devenu un véritable phénomène de société : les Français utilisaient les services 3615 du Minitel pour consulter leur compte en banque, réserver des billets de train ou d’avion, mais surtout pour discuter en ligne. Des milliers de forums existaient, sur à peu près tous les sujets (le charme – surnommé Minitel rose – y tenait une place importante). Le modèle économique du Minitel était très attractif : les prestataires de services louaient les lignes pour un prix fixe à France Telecom – alors en monopole – et facturaient le temps de connexion aux utilisateurs. Pour certains services, notamment le Minitel rose, les jeux et la voyance, les marges pouvaient atteindre 4 000 %. Du point de vue des utilisateurs, par rapport au Minitel, le Web semblait moins sécurisé, plus complexe et plus coûteux : il fallait disposer d’un ordinateur, d’un modem, d’un abonnement,