Etude du personnage de Gatsby : sa réussite le rend-il heureux, conformément au rêve américain ?
1342 mots
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Gatsby: incarnation apparente du rêve américain. Tous, avant même d’avoir eu le plaisir de lire Gatsby Le Magnifique, nous connaissions le personnage qui donnait son titre à l’ouvrage. Sans doute les mots qui nous venaient alors pour le décrire étaient : riche, élégant, dépensier, et amoureux. Jamais nous n’aurions employé l’adjectif qualificatif : heureux. Pourquoi ? Ne vivons-nous pas aujourd’hui dans une société qui prend souvent comme acquis le fait que l’homme riche est heureux ? Pourtant Gatsby lui ne l’était pas ; et ce n’est qu’après avoir lu et relu l’œuvre de Francis Scott Fitzgerald, que nous le réalisons, pleinement. Et que nous comprenons pourquoi. Fils de pauvres fermiers établis dans le Dakota du Nord, Jimmy Gatz quitte tôt sa famille dans l’espoir de faire fortune et de satisfaire son « ambition démesurée », écrit Fitzgerald. Cette démarche d’émancipation, premier pas vers la gloire, est ensuite renforcée par la rencontre que le jeune homme fait avec Dan Cody. Ce millionnaire, dont le yacht « représentait », aux yeux de Gatsby, « tout ce qu’il y avait de plus beau et de plus prestigieux au monde », va amplifier chez ce dernier l’appât du gain jusqu’à ce qu’il atteigne presque son paroxysme. C’est l’amour qu’il va éprouver pour Daisy, une riche jeune fille, qui va lui fournir une raison justifiable de s’élever dans la société. En usant de moyens illégaux, telle la contrebande d’alcool, le pauvre garçon va devenir prospère. Pour cette raison, Gatsby se présente comme le symbole même du self-made man des années 20. Il est l’incarnation vivante, dans l’univers de Fitzgerald, du rêve américain, puisqu’est définie par ces termes l’ascension sociale d’un homme qui lui confère richesse et pouvoir, et l’idéal matérialiste qui voit dans la possession des objets la clé de l’état de bien être . Mais, et voilà un point à développer, il manque à Gatsby cet état de bien être dont il devrait jouir, pour être le parfait symbole du rêve américain. Il ne l’est