[Etude] le cid - acte ii scène 2
Qu'à l'honneur de tous deux il porte un coup mortel :
D'un soufflet. L'insolent en eût perdu la vie ;
Mais mon âge a trompé ma généreuse envie
Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir,
Je le remets au tien pour venger et punir. (Acte I, scène 4) La réparation d'un affront public doit se faire en public ; dans son "examen de la pièce", Corneille évoque en détail ces problèmes de mise en scène, de vraisemblance et de bienséance ; cette dernière exige que le duel n'ait pas lieu sur scène mais soit censée se dérouler en coulisse : "J'achève par une remarque sur ce que dit Horace, que ce qu'on expose à la vue touche bien plus que ce qu'on n'apprend que par un récit. C'est sur quoi je me suis fondé pour faire voir le soufflet que reçoit don Diègue et cacher aux yeux la mort du comte, afin d'acquérir et conserver à mon premier acteur (personnage) l'amitié des auditeurs (spectateurs), si nécessaire pour réussir au théâtre. L'indignité d'un affront fait à un vieillard, chargé d'années et de victoires, les jette aisément dans le parti de l'offensé ; et cette mort, qu'on vient dire au Roi, tout simplement et sans aucune narration touchante, n'excite point en eux la commisération qu'y eût fait naître le spectacle de son sang, et ne leur donne aucune aversion pour ce malheureux amant, qu'ils ont vu forcé par ce qu'il devait à son honneur d'en venir à cette extrémité, malgré l'intérêt et la tendresse de son amour." (Examen, 1660) Axe du savoir : dans le cadre de la double énonciation théâtrale, le spectateur sait quelque