Etude rapide du barbier de séville
Figaro
La présence d'esprit et le sang-froid que Beaumarchais conserve dans l'action deviendront surtout pour Figaro le don de la réplique instantanée. stoïcisme gai : mépris des hasards de la fortune, cette obstination à vaincre l'adversité, ce courage clairvoyant, cette discipline de soi-même l'excès même de son agitation risque de faire échouer ses projets. Cela s'explique en partie par l'amusement qu'il en tire. Le Figaro du Barbier de Séville tire son charme de ses imprudences mêmes ; il frôle à chaque instant la catastrophe. Mais l'intrigue où il se complaît est celle d'un homme d'esprit. Esprit et action sont unis chez Beaumarchais avec une franche et robuste gaieté. L'esprit s'attaque à la justice, à la noblesse, aux courtisans.
Le Barbier de Séville devint opéra-comique, refusé par les Italiens, puis enfin ce qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire une pièce de théâtre dont on connaît au moins trois états. Quant au mécanisme, au mouvement d'horlogerie, ils sont dans Le Barbier d'une folle précision. Tout est minutieusement préparé, agencé, hors la vraisemblance. dans la même scène il dit au comte : "Parlez haut, je suis sourd", et, "Ne vous est-il donc pas possible de parler plus bas". Beaumarchais ne se contente pas de justifier, avec une extrême habileté, ces contradictions, il s'en sert pour faire rire. Par ailleurs, Beaumarchais a vraiment renouvelé les personnages de la