Etude vieillissement démographique
Que la mort frappe à des âges avancés, de plus en plus avancés, nous paraît banal, normal. Or c’est un phénomène récent : le recul de la mortalité aux grands âges, qui est aujourd’hui la principale cause de l’allongement de la durée de la vie et renforce le vieillissement démographique, n’a commencé qu’il y a une trentaine d’années et ne concerne qu’une petite partie du monde. Ailleurs la mort continue à prélever un lourd tribut à tous âges et en particulier aux âges infantiles : mortalité, santé et survie demeurent fortement différenciées selon le sexe et l’âge à l’échelle de la planète.
La combinaison d’un vieillissement considérable et sans précèdent historique des populations et du report de l’essentiel de la mortalité aux grands âges a modifié la perception de la vie, mais aussi de la santé et de la mort, dans les pays les plus développés. Les phénomènes d’isolement et de solitude, de handicap incurable et de dépendance médicale liés à l’âge concernent des masses sans cesse croissantes. Le cadre familial devient de moins en moins apte à y répondre, ne serait-ce que parce que les enfants des grands vieillards sont eux-mêmes des vieillards. Non seulement la mort, mais aussi la santé, voire la vie quotidienne des personnes les plus âgées, sont de plus en plus institutionnalisées et médicalisées, avec des incidences non négligeables en termes de coût pour les familles et les collectivités et d’inégalités entre classes sociales.
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