Etudes francophones et théories postcoloniales
Introduction
I. Débat en rapport avec les questions postcoloniales
II. Rôle des théories postcoloniales
III. Difficultés des passages entre écriture francophone et théories postcoloniales
Conclusion: L’ouverture vers l’anglophonie
Introduction
Ce travail ne concerne pas seulement les liens qui s’établissent entre les écritures francophones et les théories postcoloniales, C’est le passage entre deux catégories d’écritures hétérogènes, rassemblées par une préoccupation unique et singulière : celle de réfléchir sur ces formes de la littérature contemporaine qui s’inscrivent pour une part dans le sillage historique des anciennes colonies.
Les auteurs de fiction francophones permettent de frayer des passages géographiques des Antilles à l’Afrique nord et sub-saharienne entre des projets d’écritures très divers et tous réunis sous le label de la francophonie. Les procédures d’hybridation des langues et des cultures, conduit précisément à la question de l’efficacité du mot francophonie à recouvrir des œuvres et des projets d’écriture aussi variés que ceux de Maryse Condé, d’Édouard Glissant, de Daniel Maximin, de Maissa Bey ou de Boualem Sansal.
Michel Le Bris balayait d’un revers de main des décennies de fertilités théoriques françaises dans un article virulent du manifeste Pour une Littérature monde dont il a dirigé la publication en 2007. Cela donne au débat sur la notion de littérature francophone un retentissement qui appelle une reprise de ses enjeux théoriques.
1. Débat en rapport avec les questions postcoloniales
Un débat qui n’est pas sans rapport avec les questions postcoloniales au moins sur deux points fondamentaux. L’historicité, d’abord : les théories postcoloniales permettraient de repenser les polarisations sur lesquelles s’établit, notamment, l’anticolonialisme. L’interdisciplinarité ensuite, elles intègrent diverses disciplines relativement neuves (subaltern studies, études de genre, géopolitique), qui peuvent compléter