Eugène Ionesco est né le 26 novembre 1909 à Slatina en Roumanie, d’un père roumain et d’une mère française. Il vit en France de 1913 à 1925. Il y écrit à onze ans ses premiers poèmes, un scénario de comédie et un « drame patriotique». Il retourne en Roumanie en 1925, au moment du divorce de ses parents, où il réside jusqu’en 1938 : « Le mot patrie n’est pas supportable puisqu’il signifie le pays du père ; mon pays pour moi était la France [...] parce que mon pays ne pouvait être que celui dans lequel vivait ma mère. »
La montée du fascisme en Roumanie le décide à s’installer définitivement en France. Il vient d’obtenir une bourse de doctorat pour préparer une thèse (qu’il ne finira jamais). Il fréquente à Paris le groupe de la revue Esprit. Après un retour forcé en Roumanie (de 1940 à 1942), il vit à Marseille, puis retourne à Paris. À partir des années 1950, il se fait connaître au théâtre : La cantatrice chauve est jouée le 11 mai 1950 au Théâtre des Noctambules à Paris, suivie de près par La leçon en 1951. Ces pièces feront à elles seules la gloire de l’écrivain.
De nombreux écrits suivent : Les chaises (1952), Amédée ou Comment s’en débarrasser (1954), Jacques ou La soumission (1955), Tueur sans gages (1957), Rhinocéros (1958), Le Roi se meurt (1962)... Ionesco fait partie avec Adamov et Beckett des premiers représentants du « théâtre de l’Absurde », qui rejettent le théâtre traditionnel et mettent en scène la parodie, la satire, la caricature et le « nonsense ».
Le théâtre de Ionesco a pour thèmes principaux les conformismes et les dogmatismes, le langage, le couple, la culpabilité, la mort, l’enfermement, l’onirisme, l’idéologie et le pouvoir, la quête spirituelle et le tragi-comique de la condition existentielle.
Eugène Ionesco a été élu à l’Académie Française en 1970. Sa pièce La cantatrice chauve n’a cessé d’être à l’affiche du thêatre de la Huchette à Paris depuis 1957. Il est mort à Paris le 28 mars 1994.
Une exposition lui est consacrée sur le site