Eugénie de franval
D’abord un petit mot sur l’auteur : Donatien Alphonse François de Sade, né le 2 juin 1740 à Paris, est un écrivain français, philosophe, libertin et athée, plus connu sous le nom de marquis de Sade. Issu d’une vieille famille apparenté au Bourbon, Il est d’abord élevé par son oncle, l’abbé de Sade, un érudit libertin puis fréquente deux collèges cotés. Il a eu une vie des plus dissolues et scandaleuses, enfermé par intermittence 12 ans en prison puis 13 ans en asile (alors qu’il avait l’esprit clair) où il meurt le 2 décembre 1814 à la maison de santé de Charenton-Saint-Maurice. Son œuvre, empreinte d’érotisme pour ne pas dire de pornographie, a été longtemps censurée, jusqu’au milieu du 20ème siècle, rarement rendues publiques. C’est tout de même de son nom que nous vient le mot « sadisme ». Il est connu pour son roman Justine ou les malheurs de la vertu, ou encore La philosophie dans le boudoir. Sa nouvelle Eugénie de Franval est extraite du recueil Les crimes de l’amour écrit en 1800.
L’intérêt de cette œuvre est d’observer comment une fois de plus le mythe de pygmalion a été adapté dans la littérature, ici par Sade en une histoire d’amour sans espoir entre un père et sa fille ?
Je vais pour cela commencer par résumer l’œuvre avant d’expliquer la revendication créatrice du protagoniste et le destin inévitable des personnages qui en découle.
Résumé :
Eugénie de Franval est une nouvelle tragique qui se veut moralisatrice. L’histoire commence sur la description du riche et noble protagoniste, le Comte de Franval. Il va épouser une femme plus jeune que lui, Mademoiselle de Farneille, incarnation de la vertu, belle, aimante, ne vivant que pour satisfaire son mari, la femme que l’on trouverait parfaite dans l’optique du livre. Mais si Franval est riche, beau et parvient à maintenir les apparences, il est plein de vices, immoral, méprise la religion et n’a aucun amour pour sa femme, c’est un