Eugene atget, rue saint vincent
Ce cliché a été pris dans la rue Saint-Vincent en plein cœur de Montmartre en 1900. C’est une photographie mesurant 17 cm de hauteur et 21,3 de largeur. Aucun indice ne peut nous aider à dire où nous sommes car le paysage ne ressemble en rien au Paris que nous connaissons aujourd’hui. On ne retrouve pas la capitale de la modernité, avec ses immeubles et ses boulevards mais on a une petite rue de terre empreinte de l’ambiance du Moyen-Age et qui restitue l’atmosphère villageoise du quartier.
La ruelle est bordée, par la gauche d’un grand mur de pierre, on peut apercevoir au loin une maison qui est accolée, qui suggère peut-être un grand bâtiment et par la droite, d’un petit mur avec des palissades en bois qui suggère un potager, ou de petits jardins. Cela nous montre, réuni dans un même lieu, le contraste entre la ville et la campagne.
On peut voir que la photo est très travaillée, elle n’a pas été prise au hasard. A l’époque, l’appareil photo était très lourd, très imposant ce qui réduisait la maniabilité et demandait beaucoup de réflexion avant de photographier. Atget a donc tout d’abord créé de la perspective au niveau du chemin, comme s’il était infini. Il y parviens en s’aidant des lignes créées par les murs. Le mur gauche occupe le premier tiers de la photo, coupant la vue du spectateur, il le dirige à regarder en direction du chemin. Effet renforcé par les lignes qui mène vers le point de fuite au centre de la photo à l’instar du mur droit, qui n’occupe que la moitié de la photo en hauteur, mais dont les lignes acheminent elle aussi vers le point de fuite. De plus, nous ne pouvons apercevoir la fin du chemin ce qui accentue encore la perspective et de ce fait, cela consolide aussi le coté de la ruelle étroite, sinueuse, très différent des grands boulevards