Eugénie grandet
Introduction:
C’est par l’intermédiaire de l’expression artistique que les valeurs les plus hautes acquièrent une force capable d’émouvoir et une signification éternelle. L’art doit acquérir une beauté et non une perfection. C’est dans cette perspective que l’on devrait lire la poésie de Verlaine car son écriture est moins expression que création.
Ainsi, on peut dire que la poésie et l’art ne peuvent pas être des outils, leur beauté est en eux. Théophile Gautier affirme qu’ « il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien, tout ce qui est utile est laid.»1. Cette citation traduit la devise des parnassiens :"l’Art pour l’Art ". Verlaine avait plus ou moins rejoint l’esprit des parnassiens en participant au Parnasse Contemporain, mais ce recueil était, pour lui, plus un tremplin qu’autre chose.
L’écriture poétique rend compte d’un malaise, c’est une expression des conflits qui rongent l’homme de l’intérieur. C’est une expression du "Moi" le plus profond et le plus souffrant. Dans son recueil Romances sans paroles, Verlaine invente une nouvelle écriture, une écriture qui se veut proche du projet rimbaldien : « Je est un autre », tout en restant fidèle à sa propre esthétique.
Romances sans paroles est composé de quatre sections bien distinctes qu’on peut mettre en parallèle avec la vie de l’auteur.
« Les Ariettes oubliées », par leur titre, évoquent des petites mélodies telles qu’en écrivait Favart au XVIII siècle. Ces neufs pièces lyriques cherchent à traduire l’émotion par l’intermédiaire d’une peinture très nuancée de situations extérieures, atmosphères ou paysages. Elles ont été composées durant les quelques mois d’accalmie qui suivent le retour de Mathilde auprès de Verlaine en mars 1872. Mais le flou règne dés le départ dans l’œuvre où l’identité de l’être aimé évoqué dans ces poèmes reste si