Euro
Question d’Europe n°215 3 octobre 2011
d'Alain Fabre
Economiste, Conseil financier d’entreprises
L’euro face à la crise de la dette : vers une plus grande intégration politique
RÉSUMÉ Malgré l’ampleur des moyens déployés depuis le début de sa crise, la zone euro demeure sous la pression des marchés financiers. Ces derniers redoutent que les divergences qui subsistent entre les différentes manières de résoudre la crise, ne finissent par entrainer des effets de contagion sur l’ensemble des Etats de la zone et les systèmes bancaires, déjà affectés par la tourmente financière de 2008-2009. Les Européens peinent à tirer les conclusions de l’échec du Pacte de stabilité et de croissance qui a laissé s’installer des politiques économiques divergentes. La crise des dettes de la zone euro nécessite une forte intégration des politiques budgétaires et l’accélération de la construction communautaire vers un authentique fédéralisme budgétaire ; une solidarité financière entière doit permettre de dissiper les illusions de vouloir transférer la prise en charge de la faillite grecque, même partielle, sur les banques, créant ainsi des risques sur le niveau des concours à l’économie. Enfin, les Européens doivent finir de se convaincre du caractère à la fois artificiel et dangereux des stratégies de croissance fondées sur la consommation et le surendettement. Les plans de rigueur qui se généralisent, doivent être le point de départ de stratégies de croissance fondées sur la maîtrise des finances publiques et la compétitivité des entreprises. C’est dans ces conditions que l’Europe fortifiera son modèle social, à l’heure de la mondialisation. Pour autant, les Européens ont su trouver des réponses orientées dans la bonne direction qui étaient hors d’atteinte avant la crise. La marche de l’Europe vers un édifice politique plus intégré, plus fédéral, est probablement la meilleure réponse à ceux qui s’émeuvent du dépérissement des souverainetés nationales. Cela