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Immigration : une Europe démunie face à une «déferlante»
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Par Jean-Jacques Mevel
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Mis à jour le 04/10/2013 à 21:57
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Publié le 04/10/2013 à 19:58
À qui la faute? Entre l'Union européenne et les capitales, chaque drame de clandestins dans le canal de Sicile apporte son lot d'indignation et de reproches mutuels. La dernière tragédie de Lampedusa 1avec ses centaines de morts et disparus marque un nouveau sommet, mais il y a peu de chance qu'elle déclenche l'électrochoc salvateur: il n'existe pas de politique migratoire de l'UE et même sur la question a priori consensuelle du secours en mer, il n'y a pas de réponse unifiée.
La Méditerranée a englouti quelque 25.000 réfugiés depuis 1993, d'après l'Office des migrations internationales. Pour Bruxelles, les 28 États membres et les ONG, le blâme va d'abord aux gangs de trafiquants qui monnaient le passage sur des embarcations surpeuplées et inaptes à prendre la mer. Mais là s'arrête à peu près le consensus. Regard extérieur, Antonio Guterres2, haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés, décrit un dispositif européen «des plus dysfonctionnels». À l'intérieur de l'UE, des responsables s'inquiètent de la paralysie et de l'absence de solidarité «devant une déferlante qui n'est pas près de se calmer».
C'est le «chacun pour soi»
Seize ans tout juste après un traité qui prévoyait de confier à l'UE des pouvoirs sur l'asile et l'immigration, la règle reste le «chacun pour soi». En clair, les pays les plus exposés de la façade méditerranéenne - Espagne, Italie, Malte, Chypre3, Grèce et maintenant Croatie - supportent seuls la défense de la frontière «européenne» face aux vagues de migrants. La règle dite Dublin 2 (2003) les rend aussi seuls responsables du traitement des demandes d'asile pour ceux qui passent à travers le filet.
Le partage du fardeau avec les