euthanasie enfant
Considérant l’évolution dans l’application de la loi depuis 2001 aux Pays-Bas et depuis 2002 en Belgique, un auteur anglo-saxon (2) n’hésite pas à parler de “slippery slope”, de pente glissante; l’euthanasie qui au départ devait être considérée comme une option ultime dans des situations spécifiques a vu avec le temps ses indications s’élargir, tout en restant dans les critères de la loi, et son application apparaître dans des situations non imaginées au moment du vote il y a douze ans.
La proposition d’extension de la loi aux mineurs recouvre deux volets différents : d’une part, l’extension de la loi aux enfants mineurs ayant “une capacité de discernement”; d’autre part, l’extension aux enfants prématurés de 24 à 26 semaines et aux bébés “n’ayant aucune chance de survie” à la naissance.
Le premier volet concerne des enfants atteints d’une maladie incurable, comme un cancer avancé ne répondant plus à un traitement curatif, et qui demandent que soit mis fin à leur vie. Dans notre expérience, grâce aux soins palliatifs prodigués à l’hôpital et à domicile avec l’aide d’équipes de liaison, aucune demande de fin de vie n’a été formulée ces dix dernières années par un mineur d’âge. Les moyens de soulager la douleur sont nombreux actuellement. Si celle-ci est bien contrôlée, l’enfant profite pleinement des derniers moments de vie qui lui sont octroyés, tout en étant bien conscient de l’échéance proche. Il peut ainsi souhaiter rencontrer une dernière fois ses amis, distribuer des objets qui lui sont chers ou réaliser un projet en famille. Les équipes de soins palliatifs doivent être soutenues et développées, permettant ainsi une approche multidisciplinaire de l’enfant et de sa famille. De très nombreuses souffrances peuvent ainsi être soulagées et