Evolution Politiques Logement
1/ Jusqu’au milieu du 19ème siècle, le logement est une question d’ordre privé sur laquelle l’Etat n’intervient pas ; il considère que le financement du logement relève uniquement d’investissements privés. On peut expliquer la frilosité de l’Etat à s’engager dans le financement de la construction de logement par plusieurs raisons 1 :
Ö l’attachement au principe républicain d’égalité qui retient l’Etat d’orienter ses aides vers tel ou tel groupe social
Ö la peur du communautarisme par le regroupement de populations données
Ö la peur d’officialiser la ségrégation en admettant l’existence d’une société marquée par des clivages sociaux visibles
Ö la peur des conséquences du regroupement des pauvres pour l’équilibre social
A ce propos je voudrais vous lire les propos de François Miron, prévôt des marchands de Paris en 1604, apostrophant Le roi Henri IV, propos qui ne me semble pas dépourvu d’actualité, nous reviendrons plus tard sur le concept de mixité sociale : « Cher Syre,
permettez que je me retire ; en jurant fidélité au Roy, j’ai promis soustenir la royauté ; or Votre Majesté me commande un acte pernicieux à la royauté… Je refuse ; je le répète à mon cher maistre et Souverain bien-aimé : c’est une malheureuse idée de bâtir des quartiers à l’usage exclusif d’artisans et d’ouvriers. Dans une capitale où se trouve le Souverain, il ne faut pas que les petits soyent d’un côté et les gros et dodus de l’autre, c’est beaucoup et plus sûrement mélangés ; vos quartiers pôvres deviendraient des citadelles qui bloqueraient vos quartiers riches. Or comme le Louvre est la partye belle, il pourroit se fait que les balles vinssent ricocher sur votre couronne…je ne veulx pas, syre, estre le complice de cette mesure » 2.
1
Jacques BAROU, La place du pauvre – Histoire et géographie sociale de l’habitat HLM, Collection Minorités et sociétés,
Editions L’Harmattan, 1992, 135 pages.
2
Jacques BAROU, 1992, page 16.
2/ Le logement patronal : la