A l’heure actuelle, où l’on commence à remettre en cause le rôle de la Bourse dans notre économie, la valeur ajoutée confirme son rôle de donnée essentielle pour la mesure des richesses des pays. Pour rappel, la valeur ajoutée est l’ensemble des richesses crées par chaque agent économique. Ainsi son partage entre les différentes catégories agissant dans l’économie est plutôt important. Au cours de ces vingt dernières années, le partage de la valeur ajoutée entre les salaires et le profit est resté quasi-stable dans la plupart des pays développés. Mais cette stabilité du partage de la valeur ajoutée s’est soldée par un creusement des inégalités entre les différentes catégories de la population, et ce, malgré les interventions de l’Etat pour réduire ces inégalités.

Donc, concernant le partage de la valeur ajoutée, il y a plusieurs constats à effectuer. Et le moins que l’on puisse dire, la crise de 2007 a fortement chamboulé les statistiques habituelles. Mais intéressons-nous d’abord aux faits avant la crise : * Entre les années 70 et 2007, le taux de marge – la part des profits dans la valeur ajoutée – est resté stable dans la majorité des pays européens. La France détient un taux faible avec 33%. On constate par la suite que le taux de marge chute fortement durant les années 2008-2009, les conséquences de la crise économique entre autres. * On peut également observer un creusement des inégalités salariales : on remarque une augmentation de la part du premier décile de 0.1 point, réduisant la rémunération d’une grande part des salariés (aux alentours de 80%) dont le salaire est inférieur au premier décile mais supérieur au neuvième décile. Les salaires médians voient le décile inférieur les rattraper et le décile supérieur les distancer. * Les revenus de la propriété prennent une part non négligeable dans la valeur ajoutée, aux alentours de 12% en France, Royaume-Uni et Etats-Unis notamment, même si cela monte jusqu’à 22% en Italie et Allemagne. Et