La lettre

Du bateau qui le ramené en Islande, Niels Jacobson cherche vainement Maria Bormann, sa fiancé, dans le groupe de parents et d’amis assemblé sur le quai : il n’était revenu que pour elle. Il aurait renoncé à voyager en Europe parce que soudain elle aurait cessé de lui écrire.

Le bateau jeta l’ancre, Niels scrutait la foule : apercevait-il Maria ? Non, elle n’était pas sur le quai avec les autres. Rempli de désespoir, Niels alla chercher sa mallette, elle était pleine de rapports archéologiques, de dossiers en tout genre et aussi de photos et de souvenirs : il venait de passer 5 mois à faire des fouilles à coté de Lyon, il était passionné d’archéologie mais avait écourté son voyage parce que Maria, sa fiancée, ne lui écrivait plus depuis quelques temps. Revenu du garde-bagage, il effleura une dernière fois la foule du regard, un regard cendre et empli d’espoir, sans pour autant apercevoir sa bienaimé. Il descendit du bateau, se hâta d’aller saluer quelques parents et amis, puis se dépêcha de rentrer chez lui. Il était bien devant sa famille qui avançait d’un pas nonchalant. Il franchit le seuil de la porte, courut dans le vestibule pour atteindre la salle à manger ; là, de la famille et des amis l’attendaient devant un festin en l’honneur de son retour. Niels fut abattu : il n’y avait pas Maria, il s’installa à table essayant de retenir ses larmes, des larmes de douleur et d’incompréhension, et tous commencèrent à manger, mais Niels n’appréciait point se repas et mangeait sans faim, il pensait à Maria. Le repas était fini, Niels était dans sa chambre, il lisait Au fur et à mesure que le jour devient plus froid (du titre original Kular af degi) de Kristin Marja Baldursdὀttir, un de ses préférés. Il s’occupait en attendant le retour de sa moitié. Après avoir lu quelques chapitres, il monta à l’étage et cherchait un dossier qu’AlϷing lui avait confié. Secrètement il pensait qu’elle l’attendrait là, assise, un livre à la main,