Exemple fabliau
Oyez, oyez messires ! Venez écouter l'histoire d'un preux chevalier voulant conquérir le cœur de sa bien-aimée...
Il était une fois, dans une lointaine contrée, un écuyer qui aimait en secret une princesse belle et riche.
Alors quelle fut sa surprise lorsqu'un jour, un vilain qui avait pris connaissance des sentiments du jeune homme pour sa belle, lui proposa de l'aider, en échange de quelques écus, bien entendu.
Il lui dit :
« Si tu veux conquérir son cœur, jette lui de la poudre aux yeux ». Seulement, le chevalier n'était point malin ; il prit alors un sac de farine et alla trouver la fille du roi.
Là, il prit une grosse poignée de la poudre blanche et la jeta au visage de l'élue de son cœur.
Celle-ci, fort mécontente, cria si fort que le cavalier crut en avoir les tympans percés. Il alla donc trouver le paysan et hurla : «Misérable ! j'ai écouté ton conseil et, au lieu de l'effet voulu, elle m'a anéanti mon ouïe !
- Sire, répondit le vilain, ce n'est point de ma faute si cette jeune femme est insensible ! Allez donc graisser la patte à son père, il vous confiera certainement la main de sa fille ! »
L'écuyer le remercia de son conseil en lui donnant de nouveau des écus. Il prit un morceau de lard s'en frotta les mains, et partit à la rencontre du roi. Même si ceci n'était pas permis, il serra la main du seigneur. A cause de sa main toute grasse, le roi, vexé, envoya le jeune homme au cachot.
La princesse alla, le soir venu, voir le prisonnier et lui demanda ce qu'il avait de nouveau fait.
«Hélas ! Je vous aime d'un amour éperdu et j'ai écouté les conseils d'un paysan qui m'ont ruiné et envoyé au cachot !
- Pourquoi ne me l'avez vous pas tout simplement dit ? demanda la belle.
- Hélas, je suis bien trop stupide et n'ai pas osé.
- Ne vous inquiétez plus, le rassura la fille du seigneur, je m'en vais vous sortir d'ici.»
Elle alla alors trouver son père et lui raconta toute