Exemples et plan pour l'incipit du "Goûter des généraux" de Boris Vian
La cravate que Chick essaie de nouer pour Colin et qui se referme brutalement, lui écrasant l’index. Mais le nœud est fait et la cravate s’immobilise après un soubresaut rapide quand un jet de fixateur la frappe.
Les comédons de Colin qui, se voyant si laids dans le miroir grossissant, rentrent prestement sous la peau.
Les carreaux du couloir de l’appartement de Colin qui respirent mal.
Le trottoir qui se dresse devant Colin et qu’il doit franchir d’un pas de géant.
L’appartement de Colin qui rétrécit au fur et à mesure de l’évolution de la maladie de Chloé.
B – Identifier et commenter trois lois « étranges » régissent le monde des protagonistes, lois leur paraissant totalement naturelles.
Les lieux et les objets sont animés. Au niveau du fond le rôle des lieux et des objets est symbolique de la progression du récit : le décor extérieur exprime le malheur intérieur des personnages. Ces animismes tiennent du rêve et rappellent ainsi le surréalisme, mais ils illustrent aussi le style fantaisiste de Vian, situé à l’opposé de tout écrit traditionnel.
Le temps est élastique. Au début du roman on est samedi et Colin, qui a hâte de voir Chick, avance le temps au lundi. Aussi, Nicolas vieillit en en temps record. Au niveau du fond cette « loi » symbolise l’absence d’emprise que l’Homme a sur le temps et la destinée qui nous attend tous, c’est-à-dire la mort. D’ailleurs, Vian savait qu’il allait mourir avant quarante ans et s’est senti pressé par le temps toute sa vie. Cette absence de repères temporels rappelle les auteurs de l’absurde qui veulent par là donner un caractère universel à leur œuvre puisque tous les humains sont victimes de cette angoisse du temps.
Les gens meurent et c’est sans importance. Au niveau du fond, cela symbolise la déshumanisation de l’homme par la société. En effet, dans L’Écume des jours, les personnages secondaires sont réduits à leur fonction