exercices de terminale
SUJET N°1 : COMMENTAIRE COMPOSE
On l’avait trouvée un matin de Décembre sur la place Omania, lieu de ralliement de toutes les détresses. Les yeux fermés, elle grelottait de tous ses membres bleuis de froid. Six ans, une poupée de porcelaine à la peau diaphane. Un brave agent de ville nous l’amena à l’hôpital, agrippé au bras de Dino, son « grand-frère » de onze ans dont les yeux seuls restaient humains. Il fut difficile de l’obliger à la quitter. Devant l’hôpital, indifférent aux flocons de neige, au vent glacé, il attendait.
La supérieure se pencha pour embrasser la fillette sur son lit minuscule. « Alors, dis-moi, Hélène, de quoi as-tu envie ? N’aie pas peur. » Un filet de voix s’éleva : « Je voudrais, je voudrais… des frites. » La supérieure se troubla. Comment trouver un tel luxe ? Nous n’avions que des haricots, encore des haricots, toujours des haricots. La fille enhardie, nous souriait et répéta : « Je veux des frites. » Le Docteur, consulté, s’énervait, s’irritait. Il avait déjà vu mourir tant d’enfants, privés de médicaments, de lait, de tout. Il s’approcha de la petite et lui dit doucement : « Quand tu seras mieux, ma toute petite, tu mangeras des pommes frites. »
Silencieuse, Hélène esquissa une petite moue et, résignée, rejeta la tête sur l’oreiller. « Ça ne fait rien », dit-elle. Elle ferma les yeux et se tut. La dysenterie la minait. Elle devenait écarlate de fièvre. Dans son délire elle suppliait : « des pommes frites » et tendait ses petites mains.
Quand vers le soir le jeune médecin l’examina, elle parut soudain vieille : « comment la guérir avec du jus de haricot ? » La supérieure comprit que tout espoir était perdu. Se tournant vers nous (les infirmières) elle commanda : « Que l’une de vous coure à la villa d’en face. Je connais la propriétaire. Frappez énergiquement et demandez au valet, de ma part, de vous conduire auprès de sa maîtresse. Vous lui demanderez une pomme de terre. » On obtint ainsi quelques pommes de