Explication de candide de voltaire
Candide porte le titre complet de Candide ou l'Optimisme. Cette ?uvre, ironique dès les premières lignes, ne laisse aucun doute sur l’origine de l’auteur, qui ne pouvait qu'être du parti des philosophes : «Les anciens domestiques soupçonnaient que Candide était fils de la s?ur de Monsieur le Baron et d'un bon et honnête gentilhomme du voisinage, que cette demoiselle ne voulut jamais épouser parce qu'il n'avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l'injure du temps.»
On perçoit immédiatement, dans la fin de ce premier paragraphe de l'?uvre, le sarcasme moquant le conservatisme social de la noblesse arrogante, certes tel que Molière un siècle plus tôt le pratiquait aux dépens de la petite aristocratie provinciale, mais surtout annonçant le Figaro de Beaumarchais : «Si le Ciel l'eût voulu, je serais fils d'un prince.». Candide est également un récit de formation, récit d'un voyage qui transformera son héros éponyme en philosophe, un Télémaque d'un genre nouveau.
L'onomastique, en matière d'interprétation des textes voltairiens, se révèle souvent féconde. Le mot «candide» vient du latin candidus qui signifie blanc.
1 Contexte philosophique
Cet ouvrage s'inscrit dans un débat important du xviiie siècle sur le fatalisme et l'existence du mal. Depuis longtemps déjà, Voltaire est farouchement opposé aux idées du philosophe Leibniz au sujet de Dieu, du « principe de raison suffisante » et son idée d'« harmonie préétablie ». Il est d'autant plus véhément que sa maitresse, pour laquelle il éprouve beaucoup d'admiration, Émilie du Châtelet est une leibnizienne convaincue.
Pour Leibniz, Dieu est parfait, le monde ne peut pas l'être mais Dieu l'a créé le meilleur possible. Le mal existe ponctuellement, mais il est compensé ailleurs par un bien infiniment grand6. De plus, selon Leibniz, rien n'arrive sans qu'il n'y