Explication de texte de kant "tout homme a une conscience..."
Mais la conscience n’est-elle pas une ? Comment pourrait-elle se juger elle-même si elle ne se dédouble pas ? N’a-t-on pas besoin en effet de la complexité du système judiciaire, qui distingue le juge des parties (victime et prévenu), pour que puisse être jugée une intention ou un acte ?
C’est cette question qu’affronte Kant dans le texte qui nous est proposé. Dans un premier temps, nous verrons comment il décrit la conscience accompagnée de son juge intérieur, puis nous aborderons le problème de l’objectivité de ce juge intérieur. Enfin, nous examinerons la question de savoir qui peut se tenir derrière cette figure du juge.
Kant se penche sur le fait d’être conscient qui caractérise notre espèce. Nous vivons, nous sommes affectés, nous pensons, et nous savons que nous vivons, sommes affectés, pensons. En latin, cum scientia signifie accompagné de savoir. Ce fait est présenté comme universel et naturel par Kant. Il concerne « tout homme », ce qui signifie que la conscience ne saurait être réservée à certains hommes seulement, par exemple en retranchant de l’humanité les criminels. De plus, il « n’est pas quelque chose de forgé » par le sujet, n’est pas le résultat d’un artifice culturel ou technique, une création affective, intellectuelle ou morale, mais fait partie du donné originaire qui caractérise notre espèce. La conscience ne peut donc être considérée comme une production sociale et historique. Ceci aura son importance quand il s’agira de définir le statut de ce « juge intérieur » pour lequel Kant indique qu’il tient en