Khôlle – Huis Clos – Jean-Paul SARTRE

Introduction

C’est en mai 1944 qu’est présentée pour la première fois la pièce Huis clos de Jean-Paul SARTRE. D’abord philosophe, celui-ci re-présente sa philosophie à travers une large œuvre littéraire. Pour comprendre Huis-clos, il convient d’abord de s’appuyer sur la pensée de l’auteur, retranscrit dans L’être et le néant (essai d’ontologie phénoménologique) publié en 1943, puisque sa pensée prend une place prééminente dans ses textes littéraires.
Dans Huis clos, SARTRE développe trois grandes notions : l'être en-soi, qui ne pense pas le monde et qui enfermé en lui-même (l’objet), l'être pour-soi, qui est l'être de l'homme déterminé par la conscience, capable de penser le monde et de se penser lui-même (le sujet), et l'être-pour-autrui, qui est le fait d'être vu, d’être l’objet pensé d’un sujet pensant. Ces notions sont testées par SARTRE dans Huis clos, puisqu’en effet, il s’agit avec cette pièce d’expérimenter la nature humaine, les relations avec autrui, et la mauvaise foi qui en découle presque « naturellement ».
La pièce présente trois personnages principaux : Garcin, Estelle et Inès. Ils sont morts, et en enfer. Leur condamnation est de rester ensemble, pour toujours et à jamais, enfermée dans une pièce close. L’originalité de la pièce est qu’on se trouve hors-temps, hors-espace. De plus, il n’y a pas d’intrigue, ou plutôt celle-ci se retrouve dans la conscience des personnages. Il ne s’agit pas d’une tragédie classique, puisque celle-ci se caractérise par la liberté de l’individu qui n’arrive pas infléchir le sens des événements dans la direction souhaitée, mais comme dans Huis clos il n’y a plus d’avenir (puisque l’avenir serait un présent constamment renouvelé), la parfaite liberté des individus devient inutile. Le tragique sartrien provient donc de l’inutilité d’une liberté totale dans une situation déjà faite et dans l’incapacité des personnages à modifier leur passé et leur avenir inexistant.
L’extrait