Explication de texte La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette p.231-232 « J’avoue, répondit-elle »…_« tout commerce entre nous »_ Il s’agit de la dernière entrevue entre Mme de Clèves et le Duc de Nemours, dans laquelle la Princesse procède à un second aveu de ses sentiments pour finalement y renoncer. Ce dialogue s’articule comme un combat. D’une part comme la lutte finale entre passion et raison, mais également entre les deux personnages qui tentent de se faire fléchir mutuellement. Dans un premier temps, de la ligne 1 à la ligne 35, Mme de Clèves fait l’aveu de ses sentiments envers M. de Nemours et se refuse à lui en se projetant dans ce que pourrait être leur relation. Dans un deuxième temps, de la ligne 36 à la ligne 44, M. de Nemours prend la parole pour la faire douter d’elle-même et céder à ses passions. Enfin, de la ligne 45 à la ligne finale, Mme de Clèves tente elle aussi de faire fléchir M. de Nemours à la fois en l’inspirant au respect et en l’invitant à la pitié. Comment dans ce passage, où les nombreuses oppositions marquent l’antagonisme qui s’intensifie progressivement entre les deux personnages, Mme de Lafayette manifeste-t-elle la force et la faiblesse de la Princesse qui rendent sa décision héroïque ? Dans ce premier mouvement, et première intervention de la Princesse où la parole joue un rôle à la fois solennel et libérateur, le cadre de l’aveu est immédiatement introduit par « J’avoue » à la ligne 1 qui entame le dialogue. Elle verbalise dès le début la faiblesse qu’est sa « passion » ligne 1, « conduire » et « m’aveugler » ligne 2. Le verbe « aveugler » introduit par ailleurs le thème du regard qui est une sorte de bouclier et d’arme à la Cour, et ici une invitation à la prudence, elle doit rester lucide quant à la situation. Le filtre de la Cour s’immisce ligne 2 à 6 lorsqu’elle admet l’image de galant « né » du Duc. Au XVIIème siècle en effet, l’art de la galanterie était de faire croire que ces qualités étaient