explication de texte nietzche
La première partie (du début jusqu’à « le dessus ») est une présentation de la thèse à développer : si la méthode vient à manquer, l’esprit de recherche disparaît. Pour défendre cette thèse, le philosophe Nietzsche commence par dire, contre toute évidence, que « les méthodes scientifiques sont un fruit de la recherche au moins aussi important que n’importe quel autre de ses résultats ». Il semble évident que les « autres » résultats de la recherche concernent les théories obtenues par elle. En revanche, il n’est pas du tout évident de dire que les « méthodes » soient « un aboutissement de la recherche » ou alors de surcroît « au moins aussi important que n’importe quel autre de ses résultats » : la méthode n’est-elle donc pas juste un simple outil extérieur à la recherche. Le pluriel que Nietzsche emploi pour la désigner (« les méthodes scientifiques ») en est l’illustration: si chaque science dispose de sa méthode, c’est parce qu’elle va surement l’adapter à son contenu, et, pour ce faire, la produit elle-même (elle figure comme l’un de ses « résultats »). Pourtant c’est précisément « sur l’intelligence de la méthode que repose l’esprit scientifique, et tous les résultats de la science ne pourraient empêcher, si lesdites méthodes venaient à se perdre, une recrudescence de la superstition… ». Avoir l’intelligence de la méthode, c’est avoir immédiatement le sens des règles à appliquer.
Puis si l’esprit scientifique, repose sur le sens de la méthode, et s’il laisse place à la « superstition » et à « l’absurdité », lorsque les méthodes viennent à manquer (à « se perdre »), c’est donc que ces dernières sont largement aussi importantes – voire beaucoup plus importantes – que n’importe quel autre résultat de la recherche scientifique.
Après, la superstition désigne la croyance selon laquelle une chose serait produite par des causes surnaturelles. L’« absurdité »