Explication de texte: "torture" de voltaire
TEXTE
« Torture »
VOLTAIRE
INTRODUCTION
Conscient que L’Encyclopédie Diderot – à laquelle il a participé lui aussi – est un ouvrage trop onéreux (un volume équivaut à un mois de salaire d’un ouvrier), Voltaire écrit alors le Dictionnaire philosophique et portatif dont les articles abordent les grands problèmes sociaux, politiques et moraux de l’époque.
L’ouvrage est publié anonymement en 1764 mais il déclenche un scandale et se voit interdit en France et même par le Vatican. L’exemplaire que possédait le chevalier de La Barre a été cloué sur son torse lors de son exécution et a brûlé dans le même bûcher.
Cet article a peut-être contribué à l’abolition de la torture dans la justice française en 1780.
EXPLICATION
La structure du texte est claire, indiquée par les intertitres :
l.1 – 17 : Exemple du magistrat (§ 1 et 2) et critique des Français (§ 3)
l. 18 – 32 : Ensemble du chevalier de La Barre (§ 4) et critique de la France (§ 5)
Un magistrat représentatif de la justice française (l. 1 – 17)
Voltaire dénonce d’abord le mépris pour les sujets du roi que cette pratique révèle au sein du monde judiciaire :
- le condamné est un être non respectable « pas d’apparence … comme un de ses semblables » (l. 2-3)
- l’énumération pathétique « hâve, pâle, défait, les yeux mornes, la barbe longue et sale » émeut le lecteur qui découvre les conditions de vie dans les prisons françaises « vermine dont il a été rongé dans un cachot » (l. 4-5)
- Voltaire compare la justice française à celle des Romains : inhumaines toutes deux et niant toute humanité aux victimes de leur torture « torture qu’aux esclaves … pas comptés pour des hommes … pas d’apparence non plus » (l. 1-2) ; preuve qu’en France, les sujets du roi sont perçus comme des esclaves.
Voltaire dénonce aussi, par l’ironie, les pratiques judiciaires hors norme :
- un médecin qui n’est là que pour permettre une torture plus efficace «