Le texte s’ouvre sur une phrase qui fait écho au démarrage biblique de la Genèse –  Au commencement Dieu créa le ciel et la terre… - et qui s’inscrit dans la continuité du titre : « métaphysique » (cf définition du mot). D’ailleurs cet ancrage chrétien est confirmé dès la 2ème phrase avec le “Et Dieu” : le terme apparaît 17 fois et souvent au démarrage de paragraphes ( le 2, 3, 5 et le dernier ). Bref, on a l’impression que le locuteur s’engage vers une réecriture biblique, une sorte de version personnelle. Mais si l’original est du côté de l’action, de la création (dieu crée le jour, la nuit, les animaux,etc. Cf l'extrait de la Genèse distribué), en revanche il y a ici affirmation d’un néant, revendication de l’inactivité. On peut ainsi relever le champ lexical du néant : l.68 “vide”, “creuse”, l.70 “inexistence”, l.74 “inerte”. C’est surtout l’omniprésence de la négation et du mot “rien”, dernier mot de l’extrait et repris 14 fois, qui est significative : l.1 “il n’y avait rien”, l.9 “cela n’eût rien changé”, l.7 “ne vivait pas”, l.31 “n’avait aucune importance” etc., etc., etc. Faut-il donc voir là une volonté parodique? Il est vrai que quelques formules suggèrent une certaine dérision : aux lignes 4 et 6, on note deux jeux de mots “Pour rien au monde” et “il le comblait”, dans lesquels A.Nothomb exploite avec humour le double sens. De même, la comparaison de Dieu avec l’”œuf dur”, à la ligne 11, paraît quelque peu irrespectueuse. Le terme “plénitude” qui surgit à la ligne 16 ne manque pas lui de contraster ironiquement avec tous ces “rien” répétés. Comment ne pas évoquer également ces néologismes amusants du 6ème paragraphe : “écoutard”, “sentard”, “reniflard”? Enfin, le fait d’associer les fonctions les plus bassement humaines à ce Dieu, un être sinon immatériel au moins au-dessus des instincts primitifs, “les seules occupations de Dieu étaient la déglutition, la digestion et, conséquence directe, l’excrétion”( l.50 à 52 ), relève d’une sorte d’irrespect si