Explication esthétique de hegel
PRÉSENTATION DU TEXTE DE HEGEL ET ANALYSE DE SES ENJEUX
Hegel (1770-1831) aborde dans ce texte la question de la fonction de l'art. Qu'accomplit-on en créant (l’artiste) ou en contemplant (le public) une œuvre d'art ? Cherche-t-on l'expression d'un sens, d'un message moral ou religieux ? Recherche-t-on seulement un plaisir particulier, une satisfaction esthétique ? Il est vraisemblable que l'art, comme la plupart des productions humaines, assume plus d'une fonction. Hegel, dans ce texte, soutient que l'art libère l'homme de ses passions.
Que faut-il entendre ici par le terme « passion » ? Ce terme vient du grec pathein qui veut dire « subir », « pâtir ». Les passions correspondent, dans l'usage courant, à tout ce qui dans la vie psychique est subi par le sujet ; particulièrement, à toutes les impulsions, élans, tendances, envies, pulsions, instincts, désirs, penchants qui s'imposent à la conscience, nous agitent et nous poussent à faire parfois ce que nous ne voulons pas faire. Elles sont contraignantes, aveugles, parfois violentes : elles nous sont comme étrangères; elles sont en nous mais ne sont pas de nous. En nous, malgré nous. Citons l’expression : c’est plus fort que moi ( où c’ = ça > moi ) Le moi n’est pas maître dans sa propre maison, sa conscience.
C'est un thème philosophique très ancien que celui de la libération des passions. Les stoïciens du IVe s. av. J.-C. au IIe s. apr. J.-C. soutenaient déjà que le bonheur ne pouvait être atteint qu'à la condition de supprimer en soi toute passion. Vivre libre suppose pour ces philosophes de s'être affranchi de la tyrannie des passions. Ce n'est pas d'un tel affranchissement radical dont nous entretient ici Hegel qui considère que la libération des passions consiste en leur simple adoucissement, ce qui laisse entendre qu'on ne les supprime jamais complètement et qu'on les domine seulement plus ou moins.
C'est en général par l'exercice de la raison, par l'effort moral que,