Explication linéaire - BASTIDE, La Petite Maison (Le cabinet de jeu)
Le passage concerné par notre étude rapporte la visite d’une pièce, de l’entrée des personnages jusqu’à leur sortie. Il fait suite à la visite du jardin et aux feux d’artifices qui ont tant émus Mélite. Celle-ci, troublée par ses sentiments veut prendre congé, mais Trémicour la convainc de visiter une autre pièce : il s’agit du cabinet de jeu. Le passage prend fin à l’issue de la visite du cabinet, juste avant que Trémicour introduise Mélite dans la salle à manger où un diner est servi.
De quelle manière Bastide associe-t-il la visite du cabinet aux sentiments de Mélite ? En quoi cette évolution est-elle importante dans l’œuvre ?
Cet extrait se présente en trois mouvements qui, au fur et à mesure que l’on découvre le cabinet, reflètent tout d’abord l’indifférence feinte de Mélite, puis son intérêt réservé et enfin l’admiration passionnée de la jeune femme.
Juste avant l’extrait, alors que Mélite veut partir, Trémicour tente de la persuader de visiter un autre appartement. L’adverbe « déjà », au début de l’extrait, marque donc la fin de cette joute verbale et la victoire de Trémicour. Il expose, de plus, une avancée rapide des personnages du jardin au salon : les personnages sont « déjà dans le salon » comme s’ils y avaient été attirés sans s’en rendre compte. Mais rien ne montre que l’avancée est trop rapide pour les personnages car dès la phrase suivante ils entrent dans une nouvelle pièce : « Trémicour en ouvrit une des portes, et elle entra d’elle-même dans un cabinet de jeu». L’entrée de Mélite se fait rapidement et sans hésitation, elle entre d’elle-même dès que Trémicour a ouvert la porte. Cela pourrait exprimer un réel désir de la part de Mélite de découvrir cette nouvelle pièce, ce décor d’un «autre goût» comme l’a précisé Trémicour précédemment et qui l’aurait convaincue de rester, alors qu’un instant plus