Explication texte de rousseau la nouvelle héloïse sur le désir
Si cet effet n'a pas toujours lieu sur les objets particuliers de nos passions, il est infaillible dans le sentiment commun qui les comprend toutes. Vivre sans peine n'est pas un état d'homme; vivre ainsi c'est être mort. Celui qui pourrait tout sans être Dieu, serait une misérable créature; il serait privé du plaisir de désirer; tout autre privation serait plus supportable.
Rousseau, La Nouvelle Héloïse.
« Malheur à celui qui n’a plus rien à désirer ». Cette équivalence entre malheur et absence de désir est paradoxale. Spontanément, on définit le bonheur comme un état de contentement dû à la satisfaction des désirs. Ne plus rien avoir à désirer = être heureux. Or ici seul celui qui désire est heureux, mais ce bonheur n’est pas la jouissance née de la réalisation du désir ms un plaisir pris au fait de désirer en lui-même, antérieur au plaisir auquel tend le désir. L’anticipation, l’attente, l’espoir, tout l’état affectif qui caractérise le désir est en lui-même une source de joie, de plaisir. Le