Explication linéaire le malade imaginaire
Séquence « Spectacle et comédie » (Le théâtre du XVIIè au XXIè siècle).
Explication linéaire n°1 : Molière, Le Malade imaginaire, Acte II, scène 5
Cléante. […] Belle Philis, c’est trop, c’est trop souffrir, Rompons ce dur silence, et m’ouvrez vos pensées, Apprenez-moi ma destinée, Faut-il vivre ? Faut-il mourir ?
Angélique répond en chantant. Vous me voyez, Tircis, triste et mélancolique, Aux …afficher plus de contenu…
4 Assujettir : soumettre Document réalisé par Mme Anne-Noellia Carrols, professeure agrégée, lycée Cocteau à Miramas
Angélique. Plutôt, plutôt mourir, Que de jamais y consentir, Plutôt, plutôt mourir, plutôt mourir.
Argan. Et que dit le père à tout cela ?
Cléante. Il ne dit rien.
Argan. Voilà un sot père que ce père-là, de souffrir
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toutes ces sottises-là, sans rien dire.
Cléante. Ah ! mon amour...
Argan. Non, non, en voilà assez. Cette comédie-là est de fort mauvais exemple. Le berger
Tircis est un impertinent, et la bergère Philis, une impudente, de parler de la sorte devant son père. Montrez-moi ce papier. Ha, ha. Où sont donc les paroles que vous avez dites ? Il n’y a là que de la musique écrite ?
Cléante. Est-ce que vous ne savez pas, Monsieur, qu’on a trouvé depuis peu …afficher plus de contenu…
Molière joue du comique de mots : ce personnage médiocre, qui ne s’exprime pas avec aisance et n’est guère sensible aux beautés de la langue poétique, fait pourtant des rimes sans s’en apercevoir : « Où sont donc les paroles que vous avez dites [12 syllabes => alexandrin] / Il n’y a donc que de la musique écrite ? » [11 syllabes, presqu’un alexandrin]. Cléante se tire d’embarras en inventant un mensonge d’une absurdité criante.
Maladresse de sa part ? Ou bien effronterie du jeune homme qui, manifestement, prend Argan pour un imbécile malgré les marques de politesse : « Est-ce que vous ne savez pas,
Monsieur… ». Mais le plus drôle est la crédulité d’Argan, qui ne semble pas