Exploitation des enfants
Dans une briqueterie des environs de Dhaka (Bangladesh) la petite Aleya, onze ans, gratte des briques aux côtés de sa mère, de sa soeur aînée et de son petit frère. Elle gagne entre 20 et 40 takas par jour (soit 30 à 65 centimes d’euro )selon le nombre de briques qu'elle casse. Il y a deux mois, une écharde lui est entrée dans l'oeil, et elle a eu des problèmes de vue pendant des semaines. Elle a repris le travail à présent, pour aider sa famille à survivre.
Aleya fait partie des quelque 4,9 millions de travailleurs bangladeshi âgés de 5 à 15 ans. Ils accomplissent des tâches très diverses : domestiques, aide-mécaniciens dans les garages, ouvriers d'usine, porteurs dans les gares ou sur les marchés, ouvriers dans de petites fonderies. Beaucoup travaillent pour un salaire minime, voire inexistant, dans des conditions qui, souvent, hypothèquent leur santé. Nombreux sont les garçons et filles, parmi ces travailleurs, qui ne reçoivent aucune éducation et se font piéger dans des emplois sous-qualifiés et mal payés qui les coincent dans l'engrenage de la pauvreté. Pour les enfants vivant dans les bidonvilles, les perspectives sont particulièrement sombres.
La communauté internationale prend lentement conscience des conditions de vie épouvantables des enfants qui travaillent, de leur pauvreté, de leur vulnérabilité et des privations dont ils sont victimes. Bien qu'un mouvement existe dans de nombreux pays pour interdire le travail des enfants, celui-ci ne se double pas toujours d'une analyse des raisons qui expliquent la prévalence de ce fléau. De plus, on est encore loin de reconnaître que pour leur permettre d'échapper à l'engrenage de la pauvreté, il faut se préoccuper des besoins des jeunes travailleurs et de leurs familles. Nous savons par expérience que les enfants qui n'ont pas accès à l'éducation n'ont guère d'autre choix que de se placer sur le marché du travail et qu'ils