particulièrement, s’inscrit dans la surprise. Or, l’homme est conscient de cette position définitive qui le place dans la sphère de la finitude. Le temps, par le biais de la mort individuelle, insère l’homme dans un rapport de soi à soi qui renforce le rapport subjectif face à l’inconnu et face à la transcendance. L’idée de la mort éclaircit notre rapport au monde et insiste plus précisément sur notre immense solitude face à l’au-delà ou face à l’autre (Dieu, Néant ou Paradis). Notre mort est en réalité ce grand anonyme, puisque personne ne peut revenir et partager l’expérience de notre absence. L’homme, de par sa conscience, saisit de manière éloquente ce rapport à l’absence et au temps qui défile : tout surgit dans le temps et dans la réflexion que nous en faisons. C’est pourquoi l’existence se met toujours en rapport avec la disparition, et l’exemple le plus commun, c’est la perte des êtres aimés, qui force l’esprit à s’engager dans la vie quotidienne et à subir la rupture du temps dans un cadre de vigilance anonyme et personnelle. Alors, dans un sens ontologique, la mort est à l’origine de la vie, puisqu’elle s’inscrit dans la conscience la plus personnelle qui existe. D’où le double mouvement qui caractérise la vie humaine : aller vers l’autre dans ce que nous pouvons nommer l’acceptation de l’histoire à travers le présent et le retour vers soi, lorsque la mort nous rappelle la rupture originelle que nous portons depuis que nous avons été expulsés du Paradis. L’homme occidental tente alors de composer avec la perte et, dans un élan salvateur, il a traduit le temps dans des instants infinitésimaux qu’il pose sur une ligne temporelle droite et opère ainsi à travers l’existence du passé, du présent et de l’avenir l’invention de la possibilité : possibilité qui se traduit d’abord par la volonté de créer son propre destin, possibilité de démêler notre déambulation dans le monde à travers la création, possibilité éthique de pouvoir reconnaître la mort fratricide et