IP1 Compterendu d’exposition Novembre 2010 L’exposition de Raymond Depardon à la Bibliothèque François Mitterrand est présentée comme une grande fresque, la salle est grande, les tirages également, ce qui me fait douter quant à la cohérence de l’exposition. Mais très vite mes craintes disparaissent. En effet on apprendra plus tard, dans la deuxième partie, que Depardon voyagera à travers toute la France pendant plus de cinq ans pour réaliser ce projet. Et c’est tout à fait comme ca que l’exposition se présente : comme un voyage. On y découvre les images d’une France ordinaire, banale. On y voit tantôt un poteau téléphonique, une poubelle, un abri bus. Et c’est ce qui est intéressant dans ces images, l’impression d‘extrême banalité des sujets. Et pourtant il y a bel et bien une émotion, quelque chose qui se passe lorsqu’on les regarde. C’est certainement parce que tous les sujets présents, tous ces lieux on les a vu, on en connaît au moins un, pour ma part, une photographie de la station service de Lamastre, village situé à quelques kilomètres de la maison de mon grand‐père, au fin fond de l’Ardèche, là ou je passe la plupart de mes vacances. Mais je ne suis pas un cas isolé, en effet au fur et a mesure de l’exposition j’entends les gens s’émerveiller sur telle ou telle image, ou un tel ou une tel est déjà passée. Mais il n’y a pas que l’intimité de ces lieux qui frappe, c’est également la manière dont son placés dans l’image tout ces éléments parfaitement familiers. Depardon nous donne à voir, de part l ‘exactitude des cadrages, des sujets que l’on ne regarde plus à force de les voir. Le résultat donne une beauté un peu absurde où le bitume défraichi d’une zone périurbaine est mis en valeur par un lampadaire usé. On a à chaque image l’impression d’un découpage extrêmement précis et rigoureux. Il est d’autant plus intéressant