Exposé sur chants d'ombres

620 mots 3 pages
Comme il avait raison, celui qui avait dit : " il faut laisser le temps au temps " ! Très tôt, Senghor avait eu l'art et le tort d'agacer avec des formules trop accapareuses au goût de certains, comme son fameux " mon ami Pompidou. ". Que n'eût-il plutôt dit " mes amis Césaire, Damas, etc. " ! Il était trop prompt à verser dans l'universel, nos " valeurs nègres de civilisation. " Nègre, trop nègre !

Ce rendez-vous du donner et du recevoir où l'on risquait de croiser des figures si peu amies, comme toujours dans les carrefours, que justement nos traditions ancestrales disent être hantés par des génies souvent malfaisants ! Et puis, il y a ce trop fameux vers : " La raison est hellène, et l'émotion nègre ", qui semblait nous rejeter encore dans les ténèbres creusées par cette dichotomie d'où les uns s'élèvent dans les cieux infinis du progrès alors que les autres s'engluent dans la sylve immobile des mythes et des légendes.

Voici qu'avec le temps, l'Histoire a réinvesti le cours d'un siècle de vie bien remplie. Oui, j'étais de ceux qui savaient cogner dans la Négritude ! Des ruades qui étaient autant d'aveuglements devant ce qui était une illumination poétique que nous cherchions à sonder comme une formule. Quel malentendu ! Le vers de Senghor qu'on cherchera souvent à lui jeter à la figure, ne relevait pas de la métaphysique. On ne pouvait le jauger à l'aune d'aucune raison. Il était sa propre raison d'être, fondée sur sa beauté.

Pour paraphraser l'autre, on pourrait dire : tout ce qui est beau est vrai.

Et d'ailleurs Senghor dont la sagesse était au large de toutes ces brusqueries, de toutes les " négritudes ", rendait plutôt la générosité pour l'impatience, et cherchait souvent la compagnie des jeunes tigres. Aussi aimait-il offrir le pot à ce rebelle indécrottable que fut Abdou Anta Ka, chaque fois qu'ils se croisaient dans les ruelles du Quartier Latin où tous les deux aimaient aller butiner parmi les trésors des bouquinistes. Mais Abdou aimait se

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