Exposé Finale
Eduquer est certes une tâche difficile, cependant l’éducateur d’autrefois, même s’il butait souvent sur des obstacles, quasi infranchissables, faisait tout de même des efforts méritoires pour s’acquitter honorablement de sa noble mission. C’est dire qu’il n’abdiquait jamais ; il aimait, d’un amour immodéré, son métier. Dans les sociétés africaines d’autrefois, l’enfant n’appartenait pas seulement à son père et à sa mère. N’importe quel membre du clan pouvait ainsi le corriger, le châtier en cas de manquement ou de faute grave. Le corps social, à tous les niveaux, était conscient au plus haut degré de la nécessité qu’il y avait à faire de l’enfant un produit sain, intègre, utile à la communauté. Les institutions éducatives, l’école coranique en particulier, s’attelaient, très tôt, par mille et une manières à inculquer au petit les vertus morales, les qualités intellectuelles et corporelles qui feraient de lui plus tard un citoyen.
Nous nous proposons, dans le contexte particulier de la société diallobé, d’étudier, succinctement, le thème de l’éducation dans L’Aventure ambiguë, en ne privilégiant cependant que ses aspects essentiels traditionnels. Pour ce faire, nous partirons de prime abord d’une vue générale sur le personnage principal et nous tablerons sur le Foyer-Ardent, un cadre hautement symbolique : le sens profond de la mission dévolue à Thierno, le maître des Diallobé.
I. LE PERSONNAGE PRINCIPAL
Samba Diallo est un enfant qui a été confié par son père, Le Chevalier, au chef de la tribu des Diallobé afin qu’il suive l’enseignement d’un sévère maître d’école coranique, Thierno. Ce dernier a très vite repéré chez l’enfant des qualités exceptionnelles. Alors qu’il est arrivé à l’âge de se rendre à l’école européenne, les avis sont partagés: le chef des Diallobé hésite à l’y envoyer, le maître d’école le déconseille vivement et la Grande Royale, sœur du chef, y est au contraire favorable. Suivant les recommandations de la Grande