Exposé français: l'anaphore
Le mot a deux sens :
1)
En rhétorique :
L’anaphore est une figure de style d’insistance (au même titre que la répétition, le parallélisme, le chiasme, l’accumulation, la métabole et l’hyperbole), elle désigne la reprise d’un mot, d’un groupe de mots ou d’une même construction généralement en début de vers, de strophes, de phrases ou de membres de phrases qui se suivent, produisant un effet de renforcement, de symétrie. Exemples 1 et 2 : « Rome, l'unique objet de mon ressentiment ! Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant ! Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore ! Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore ! » (Corneille, Camille dans Horace, acte IV, scène 5) « Il y a au Viêt-Nam une tête coupée et un oeil crevé et qu'en France on accepte, une fillette violée et qu'en France on accepte, un Malgache supplicié et qu'en France on accepte. » (Aimé Césaire, Le Discours sur le colonialisme)
2)
En grammaire/linguistique :
2.1) Définition
Conformément à son étymologie (ana- en grec signifie « en arrière », « en remontant »), le terme anaphore implique le renvoi à un élément antérieur du texte. Il s’oppose à cataphore, qui désigne le renvoi à un élément postérieur dans le texte (cata = « en bas », « en descendant »). L’anaphore constitue un phénomène plus fréquent et plus complexe que la cataphore. Certains auteurs désignent par diaphore l’ensemble des procédés anaphoriques et cataphoriques, d’autres tendent à les regrouper sous l’appellation unique d’anaphore. On oppose généralement les expressions anaphoriques et les expressions déictiques Mais une même expression peut être anaphorique ou déictique selon que son interprétation s’appuie sur le contexte textuel ou sur la situation. Exemple 3 : Ce cheval souffre d’une boiterie intermittente. Le groupe nominal « ce cheval » comportant un démonstratif peut reprendre un terme antérieur du texte = valeur anaphorique ou désigner un référent présent dans la situation d’énonciation =