Exposé modèle américain et modèle européen de justice constitutionnelle
Introduction:
Si, aux États-Unis, le respect de la Constitution peut être assuré par le juge ordinaire, le contrôle de constitutionnalité des lois n’a pas pu s’imposer en Europe occidentale. Il ne s’est développé qu’au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale grâce à un type de contrôle spécifique dont l’idée revient à Kelsen. Dans le système kelsénien, la validité de la Constitution suppose, comme toute autre règle de droit, qu’elle soit respectée et donc obéie. Au sein de l’État existe généralement une hiérarchie des règles juridiques, c'est-à-dire des normes inférieures, c’est la pyramide de Kelsen où la Constitution se trouve au sommet. Ainsi, pour assurer que le législateur respecte effectivement la loi suprême, est nécessaire l’établissement d’une juridiction constitutionnelle spéciale dont le modèle initial sera mis en œuvre en Autriche, sous son influence en 1920. Le respect des Règles de Droit par l’État (État de droit) se traduit souvent par un contrôle de constitutionnalité qui fait référence à la Constitution élargie à la garantie des droits (déclaration, préambule). Ce contrôle peut être opéré par voie d’exception devant tout tribunal (modèle américain) ou être confié à une juridiction constitutionnelle spécifique (modèle européen) saisie selon des procédures qui varient d’un État à l’autre (question préjudicielle ou saisine directe, contrôle abstrait ou concret) mais tendent à se rapprocher. Ce contrôle de constitutionnalité ne s’est donc développé en Europe qu’après 1945, en Italie et en Allemagne, afin de garantir pour l’avenir l’ordre démocratique. S’est ainsi dessiné un « modèle européen » de justice constitutionnelle puisque, à la différence des États-Unis, il n’est exercé en principe que par une juridiction spéciale et non par le juge ordinaire. On distingue donc par commodité deux modèles de justice constitutionnelle : le modèle européen (ou autrichien) et le