Akhu à Ban, À Indianapolis. Quand je suis arrivé dans cette ville, qui m’avait été décrite en plus grand bien, une chose m’a surpris. Il y a dans cette ville dite « développée », une mauvaise vision de la vie, une démesure économique au détriment du bonheur. Ce n’est pas vous, cher ami, qui me contredirez sur ce point. En fin de compte, n’utilisons-nous pas l’argent comme un outil servant à devenir heureux ? Et si celui-ci est utilisé de la bonne façon, alors il est envisageable de le considérer comme un atout substantiel qui permet l’accès au chemin escarpé du bonheur. Mais en aucun cas la quête de l’argent doit être prioritaire à celle de la plénitude. Et bien ce pays semble l’avoir oublié. En effet j’ai remarqué que la vision de la société est tout autre de la mienne. Ici, l’homme riche est envié et l’homme heureux mais pauvre se fait rejeter par la civilisation. Je vais vous citer un exemple : quelques jours après mon arrivée, j’avais rencontré un cantonnier qui chantonnait alors que je me rendais dans une gargote ayant la caractéristique de faire de la restauration rapide. N’ayant pas l’habitude d’en croiser et subjugué qu’un homme soit intéressé par un tel métier, j’ai succombé au désir d’aller le questionner sur sa profession. Il est vrai que je trouvais ça fort intriguant d’exercer un métier pareil bien qu’il soit profitable à la ville. Lorsque je lui ai demandé pourquoi avait-il choisi ce métier, il a rigolé. Puis il m’a répondit : Je vois bien que vous trouvez ça étrange, mais lorsque je me lève les matins, je n’ai pas de tension, l’instabilité de l’emploi, ça ne me connait pas, puisque personne veut ma place, dit-il en souriant. Je me rends à mon travail et bien que je puisse m’ennuyer, il n’y a pas un jour où je rentre chez moi en n’ayant rien à raconter. Voyez, hier, il y a deux amis que j’observais depuis un mois, ils semblaient se rapprocher de jours en jours, et je m’étais dis qu’il allait peut-être se passer quelque chose. Et bingo !