EXTRAIT ALLEGORIE
Le cabinet de réflexion
La première épreuve, celle de la terre, se vit donc en silence dans le cabinet de réflexion ; le temps y est suspendu, les initiés y éprouvent un choc, une rupture.
Le récipiendaire s’est au préalable dépouillé de ses métaux, marquant par là son détachement de tout bien matériel, de toute convention, de toutes les habitudes et de toutes les valeurs du monde profane.
Les métaux symbolisent les Ténèbres, il faut donc les abandonner pour pouvoir entreprendre la quête vers la
Lumière. Débarrassé de ses métaux, le récipiendaire doit rédiger son testament philosophique. Ce premier essai de libération de soi, ce bilan, l’interroge sur sa vie intérieure le préparant ainsi à renaître. Sa vie nouvelle sera plus riche et plus féconde. Le testament philosophique rappelle que nous n’emportons rien dans la mort et qu’après nous être dépouillé de nos métaux il ne reste plus rien à léguer… sauf nous-même. Le cabinet de réflexion est la nox profunda des alchimistes, il symbolise la caverne, la grotte, la matrice, l’athanor, l’ouverture vers le monde chthonien.
Le récipiendaire y entre par la porte étroite qui donne accès à l’œuf primordial, l’œuf philosophique des alchi107
L’Allégorie alchimique dans la loge symbolique du R.E.A.A.
mistes, c’est-à-dire au chaos qui vit en lui : le réservoir de toutes les possibilités de son existence.
Le cabinet de réflexion est étroit, les murs sont noirs.
Le noir, c’est le monde souterrain, le ventre de la terre où s’opère la régénération du monde, la couleur de la substance universelle et de la materia prima ; elle annonce le commencement de l’Œuvre alchimique : l’Œuvre au noir.
Dans cette obscurité des origines, la seule source de lumière est une bougie dont la flamme est vacillante. Il ne faut pas aveugler les yeux, car ils ne peuvent supporter l’éclat d’une lumière qui risque de démasquer brutalement l’intérieur de l’être.
La faible lueur révèle doucement le