Le document est un extrait du mémorandum de Faysal. Ce dernier expose - à la tête d’une délégation arabe autorisée à se rendre à Paris, le 29 janvier 1919, lors de la conférence de la paix- ses revendications et celles des arabes. Ce mémorandum vise à faire entendre et à légitimer son droit à réaliser un projet d’unité, une nation arabe. Faysal, né dans le Hedjaz en 1883 et mort en 1933, est le troisième fils du Chérif de La Mecque, Hussein ben Ali. Il appartient par conséquent à la prestigieuse famille des Hachémites, descendante du Prophète Muhammad. Il fut le principal organisateur de la révolte Arabe de 1916 contre l’Empire Ottoman, initiée par son père, durant la première guerre mondiale. Il fut, durant de nombreuses années, accompagné et conseillé par l’officier britannique T.E Lawrence. Le contexte est celui de la conférence de la paix, qui s’ouvre à Paris le 12 janvier 1919, à la suite de la première guerre mondiale. Elle est organisée par les vainqueurs de la guerre dans le but de négocier des traités de paix entre les alliés et les vaincus. Parmi les Etats qui ont gagnés la guerre, la Grande-Bretagne, la France, le Japon, l’Italie et les Etats-Unis, ils s’occupent du programme de délibération et écoutent les revendications. En même temps que sont conclus les traités de paix, l’émir Faysal et ses délégations se rendent -avec l’appui du chef du gouvernement britannique, Lloyd George- à la conférence afin de faire entendre leurs revendications. Le document énumère donc les arguments pouvant justifier et légitimer la réalisation d’un projet d’indépendance Arabe. Mais ce mémorandum est bien plus retors qu’il n’y parait puisque se profile, tout le long du texte, l’influence britannique. Le document soulève une question importante pour l’historien : En quoi ce texte nous renseigne-t-il sur les réalités et les enjeux géopolitiques du Moyen-Orient aux lendemains de la première guerre mondiale? L’explication du document évoquera tout d’abord les revendications de