Extrait persona de bergman
C’est la photo de ton petit garçon que tu avais déchirée.
Nous devons en parler.
Parle-moi de ça Elisabet.
Alors je le ferai.
C’est un soir à une fête n’est-ce pas ? Il est tard, il y a du bruit.
Vers le matin qq’un ds le groupe dit : « Elisabet, tu as tout ce qu’une femme, une artiste peut désirer, mais il te manque la maternité. » Tu ris parce que cela te semble ridicule. Mais ensuite tu remarques que tu y repenses. Cela t’inquiète de plus en plus. Tu laisses ton mari te faire un enfant. Tu veux être mère. Ça devient irrévocable alors tu prends peur. Peur de cette responsabilité, peur d’être enchaînée, de devoir quitter le théâtre. Peur de la douleur, peur de la mort, peur de ton cors qui enfle. Mais tu joues ton rôle, le rôle d’une future mère, jeune et heureuse.
Tout le monde dit « elle est superbe, elle n’a jamais été aussi belle » Entre-temps tu essaies de te débarrasser du fœtus.Mais tu échoues. Lorsque ! ça devient irréversible alors, tu te mets à haïr le bébé. Et à espérer qu’il soit mort-né. Tu espères la mort de ton bébé.Tu espères avoir un bébé mort-né.
L’accouchement est long et difficile, Tu souffres pendant des jours. Enfin, le bébé est sorti au forceps. Dégoûtée et terrorisée par ce bébé vagissant, tu murmures : Ne peux-tu mourir vite ? Ne peux-tu mourir ? »
Mais il survit. Le bébé pleure jour et nuit. Et tu le détestes. Tu as peur, tu as mauvaise conscience. Enfin une nourrice prend l’enfant en charge. Tu peux quitter ton lit et retourner au théâtre. Mais tu n’as pas fini de souffrir.
L’enfant se prend d’un amour immense et insondable pour sa mère. Tu te défends, tu te défends avec désespoir, tu sens que tu ne peux lui rendre. Et tu essaies, tu essaies, mais vos rencontres restent maladroites et cruelles. Tu n’y arrives pas, tu es froide et indifférente. Il te regarde. Il t’aime et il est tellement gentil ! Il est toujours après toi. Tu veux le frapper. Il te