Extrait rousseau julie ou la nouvelle héloise
Ne l’oublie donc jamais, cette Julie qui fut à toi, et dont le cœur ne sera point à d’autres. Je ne puis rien te dire de plus, dans la dépendance où le ciel m’a placée. Mais après t’avoir recommandé la fidélité, il est juste de te laisser de la mienne le seul gage qui soit en mon pouvoir. J’ai consulté, non mes devoirs, mon esprit égaré ne les connaît plus, mais mon cœur, dernière règle de qui n’en saurait plus suivre ; et voici le résultat de ses inspirations. Je ne t’épouserai jamais sans le consentement de mon père, mais je n’en épouserai jamais un autre sans ton consentement : je t’en donne ma parole ; elle me sera sacrée, quoi qu’il arrive, et il n’y a point de force humaine qui puisse m’y faire