Extrait "voyage au bout de la nuit", de louis-ferdinand céline, 1932
Proposition de corrigé : Le plan : deux axes proposés
I La cruauté de la guerre
II Les sentiments et la réflexion du narrateur
Introduction
La guerre de 1914-1918, qui bouleversa complètement les frontières européennes, fit disparaître quatre empires, causa plusieurs millions de morts, et laissa infirmes, blessés dans leur corps et leur âme, des millions d’hommes jeunes. Elle inspira au genre romanesque des évocations saisissantes et variées, de Louis-Ferdinand Céline dans une partie de Voyage au bout de la nuit, roman publié en 1932, qui obtint la même année le prix Renaudot. Céline a pris part à la Grande Guerre et fait l’expérience de l’enfer. Il la transmet dans ce roman singulier qui porte aussi un regard implacable sur la société française et sur la colonisation. L’extrait proposé, en partie narratif mais présentant aussi des réflexions et des sentiments, se situe au début du roman ; le héros et narrateur Bardamu relate les épreuves que le commandant Pinçon fait subir à son régiment de cavalerie et exprime différents sentiments sur ce chef détesté, mais aussi sur ce que celui-ci révèle de l’humanité.
Le commentaire analysera donc d’abord comment la cruauté de la guerre est mise en lumière, puis les sentiments complexes de Bardamu.
I La cruauté de la guerre
La souffrance des simples soldats et celle des chevaux, qui ressort de manière pathétique dès la première lecture, va de pair avec la cruauté, non pas de l’ennemi officiel, l’armée allemande, mais des officiers français, ici le commandant Pinçon et le capitaine de gendarmerie.
1 La cruauté des chefs
Loin d’être un meneur d’hommes, un exemple de courage face aux Allemands, le commandant Pinçon paraît surtout désireux de châtier ses soldats à la moindre occasion, peut-être obsédé par la peur d’une mutinerie ou de désertions. Il est du reste secondé par un officier de gendarmerie,