Extrait ZOLA Au Bonheur Des Dames
Document complémentaire à l’étude « Au Bonheur des dames », Emile ZOLA.
L’invasion de notre quotidien par des objets manufacturés daté seulement de la seconde moitié du XIXème siècle. La révolution industrielle et l’apparition de moyens de production pour les fabriquer en série ont bouleversé les circuits de diffusion et les modes de consommation individuels. Les conditions d’apparition d’une économie marchande sont alors réunies. C’est dans ces circonstances que naissent, sous le Second Empire, les grands magasins parisiens, où sont mises en œuvre de nouvelles stratégies commerciales, telles que la réclame ou les soldes périodiques, censées stimuler la fièvre consumériste de la clientèle.
Emile ZOLA en détaille les principes et le fonctionnement dans son roman Au Bonheur des dames.
Roman des mutations commerciales que traverse Paris dans les années 1850-1870, Au Bonheur des dames décrit le fonctionnement de cet « immense bazar idéal » qui s’implante dans la capitale aux dépens des petits commerces, et qui fait rayonner sa fièvre mercantile sur toute la société parisienne. Politique du personnel, gestion des stocks et logistique du flux de clientèles, aucun aspect technique de ces grands magasins n’échappe à Zola. L’auteur salue, dans ce monstre d’un nouveau genre, un facteur de progrès économique et social.
« Les grands magasins, monstre moderne »
Lentement, la foule diminuait. Des volées de cloche, à une heure d’intervalle, avaient déjà sonné les deux premières tables du soir ; la troisième allait être servie, et dans les rayons, peu à peu déserts, il ne restait que des clientes attardées, à qui leur rage de dépense faisait oublier l’heure. Du dehors ne venaient plus que les roulements des derniers fiacres, au milieu de la voix empâtée de Paris, un ronflement d’ogre repu, digérant les toiles et les draps, les soies et les dentelles, dont on le