Fable
Question : Justifiez l’appartenance de ce texte au genre de l’apologue.
Le corpus est composé d’un unique texte, à savoir le conte philosophique de Voltaire, Histoire d’un bon bramin, proposé dans son intégralité. Le conte philosophique est l’une des formes possibles de l’apologue : il s’agit en effet bien d’un court récit à fonction didactique qui délivre une moralité ou fait réfléchir sur cette moralité. On remarque tout d’abord la mise en place d’un court récit sous la forme d’une anecdote, en témoigne la prise en charge de la narration par un narrateur – enquêteur. Les temps employés sont bien ceux du récit, et nous avons un décor : Les personnages principaux sont au nombre de deux. Comme dans tout apologue, les personnages ont une fonction représentative : le bon bramin représente le sage, celui qui est riche et qui réfléchit beaucoup, la femme représente l’homme du peuple, qui est pauvre et qui ne réfléchit pas aux questions existentielles. Les deux personnages sont antithétiques, tant par leur niveau social, leur croyance, et leur état d’esprit : le bramin est malheureux tandis que la femme est vraisemblablement heureuse. Leur opposition permet à l’auteur de poser une question d’ordre philosophique qui peut se résumer en ces termes : vaut-il mieux être intelligent et malheureux, ou idiot et heureux ? Le récit est construit sous la forme d’un dialogue philosophique ce qui rend le raisonnement plus visible et donc plus facile à suivre. On écoute successivement les personnages qui répondent à des questions claires formulées par le narrateur. La réflexion se construit donc progressivement : le bramin expose son point de vue, qui est comparé ensuite à celui de la vieille femme ; le bramin complète son discours qui est confirmé par les autres philosophes. On a donc tout d’abord l’énoncé d’une thèse, puis la thèse adverse, et enfin un effort de délibération. Malgré tout cette délibération reste en