Etats-Unis / Guatemala : excuses officielles pour des expérimentations médicales dans les années 40
Introduction
1. Un rapport de recherche entrepris par le professeur Susanne Reverby, une universitaire qui enquêtait sur les expérimentations de Tuskegee[1], a mis en lumière des archives concernant une étude menée sur la Pénicilline entre 1946 et 1948, financée par une bourse des instituts Américains de la santé accordée au Bureau sanitaire panaméricain. Cette étude, qui portait sur l'efficacité de la pénicilline pour le traitement des maladies sexuellement transmissibles impliquait la mise en place d'expérimentations pratiquées sur des humains : de telles pratiques étant alors interdites par la législation Américaine, il fallut pratiquer ces expériences en dehors du territoire. Ainsi ce n'est pas très loin, au Guatemala, pays d'Amérique centrale, que cette étude fut pratiquée, avec l'accord du gouvernement Guatémaltèque[2]. Durant les trois années de cette étude, le médecin John Cutler[3], décédé en 2003, a dans un premier temps inoculé la Syphilis et la Blennorragie à des prostituées, ensuite chargées d'avoir des rapports avec leurs clients. Constatant que le nombre d'individus contaminés restait restreint, il entrepris dans un deuxième temps d'inoculer directement les virus à des soldats, des prisonniers et des malades mentaux. Ce sont quelques 1600 individus qui ont participé à cette étude, sachant que 500 d'entre eux ont été infectés, et ce à leur insu, puisqu'à aucun moment les sujets ont été mis au courant de leur contamination, ni même de leur participation à l'expérience. A ce jour, 70 ayant participé à l'étude sont décédées , mais aucune enquête n'a été pratiquée, ce qui aurait pu permettre de déterminer si l'inoculation du virus pouvait être en cause[4].
2. Il est donc ici question d'une atteinte à l'intégrité physique sur des ressortissant d'un Etats financée et pratiquée par un autre État, dans le cadre d'une expérience présentant de graves