Familiale, jacques prevert
Introduction : Ecrits en vers libres, le poème intitulé « Familiale » évoque avec une monotonie répétitive la situation de trois personnages constituant une famille : le père, la mère, le fils. La simplicité des occupations et gestes, le choix d’un vocabulaire très proche de la langue parlée familière concourent à créer une impression de grande banalité. Seule « anomalie » du tableau, la présence latente de la guerre, si intégrée pourtant à l’ensemble qu’on la remarque à peine. N’est-ce pas une façon d’en critiquer la banalisation? Les caractères particuliers de ce poème peuvent orienter sa lecture vers les axes suivants : la monotonie d’une scène familialen la guerre banalisée, la dénonciation du conformisme.
1. La monotonie d’une scène familiale La lecture du texte laisse le lecteur sur l’impression d’une grande monotonie. Celle-ci provient d’une structure répétitive, des temps des verbes et des sonorités qui reviennent d’un bout à l’autre du texte.
A. Une structure répétitive : composé de vers irréguliers, le poème est construit sur une énumération d’actions, chacune étant exprimée par un vers de structure semblable : sujet (« la mère », « le fils », « elle », « il », « le père »...), verbe, complément d’objet direct.
On observe que les sujets sont constitués par les personnages, tantôts seuls, tantôt ensemble (« le père et la mère »), qu’ils sont parfois remplacés par des pronoms. Cette reprise constante crée un effet de monotonie. Cet effet est accentué par la répétition des verbes « faire », « trouver » et « continuer » et par celle des mots qui jouent le rôle de compléments d’objet (« tricot », « affaires », « guerre »). Le fait de répéter des affirmations très proches qui reprennent les mêmes termes donne au texte l’aspect d’une litanie, lassante, qui suggère la constante reprise des mêmes actions et des mêmes situations.
B. Les temps des verbes : L’emploi presque constant du présent ne permet pas de situer le texte