Fatalisme dans jaque le fatalistes et son maitre
C'est d'abord le fatalisme, qui donne son surnom à Jacques et constitue pour les philosophes des Lumières, et pour Diderot en particulier, une interrogation permanente (c'est aussi le sujet du Candide de Voltaire). « Tout est écrit là-haut », « chaque balle a son billet », « le grand rouleau où tout est écrit » : les expressions ne manquent pas pour exprimer la conviction de Jacques, qu'on appellerait plus justement aujourd'hui le déterminisme.
FATALISME ET DÉTERMINISME
Le fatalisme est un système qui affirme une nécessité fatale (fatum), devant laquelle les décisions et les actions des hommes sont inopérantes. Dans la langue philosophique, cette résignation au destin peut, comme chez les Stoïciens, prendre la forme d'un consentement actif aux volontés divines, mais dans son acception usuelle, le mot désigne plutôt une soumission paresseuse. C'est plutôt de déterminisme qu'il faudrait parler dans le cas de Jacques, adepte lointain, via son capitaine, des théories de Spinoza. En effet, alors que le fatalisme affirme une détermination inconditionnelle des événements excluant tout libre arbitre en l'homme, le déterminisme désigne, quant à lui, leur détermination conditionnelle conformément au principe de causalité, qui n'exclut pas l'efficacité de l'action humaine : « L'effet étant certain, la cause qui le produira l'est aussi ; et si l'effet arrive, ce sera par une cause proportionnée. Ainsi, votre paresse fera peut-être que vous n'obtiendrez rien de ce que vous souhaitez, et que vous tomberez dans les maux que vous auriez évités en agissant avec soin. L'on voit donc que la liaison des causes