Fausses confidences
C’est un art du dialogue installé. C’est un ton naturel de la présentation. Il y a un enchaînement sur les mots (« un de vos fermiers... un de mes fermiers »). Araminte laisse ses répliques en suspend (propre au théâtre du XVIII). Reprises sur les mots essentiels de la scène. Jeu très serré sur les questions et sur les exclamations (« ne serait-il pas temps ? »). Exclamations qui expriment une plainte, précédée d’adverbe et d’exclamatifs tels que « hélas ». Et aussi qui expriment l’étonnement et la réprobation. Le dialogue n’est pas argumentatif sauf à la fin. Phrases très brèves.
Ce langage est le langage du cœur. On est passé au langage de la convention au langage du cœur par des exclamations de plaintes. Le lexique de la passion est récurrent : « aimer », « joie », « tendresse », « haïr »...il s’agit d’un langage galant : code de la galanterie. Il repose sur un lexique de l’affection. Langage très figuré avec des figures rhétoriques : hyperbole, métaphores, antithèse, anaphore. Le marivaudage est impossible normalement entre maître et valet. L’argumentation est très importante à la fin de la pièce. Les didascalies sont très importantes. Au style précieux s’ajoute sans choc un style argumentatif. La casuistique était l’art de montrer que le péché n’est pas aussi grave qu’il en a l’air. Le vocabulaire du droit, de la justice est mis en cause. C’est plus qu’un pardon. Araminte se livre à une justification. C’est le langage spirituel et codé : il faut avoir une adresse verbale, une habileté stylistique. Ce dialogue est un dialogue opératoire. Il est au service de la vérité sur les êtres (l’aveu dévoilé). Dorante se sert de son aveu comme