Fausses innocences

1214 mots 5 pages
Ce neuvième opus arrive juste après deux autres livres qui permettent de découvrir ou de redécouvrir le plaisir de la narration qu’Armel Job communique à son lecteur. Une réédition d’abord, aux Editions Memor, dans la collection Couleurs: Helena Vannek. Prix Rossel des jeunes 2002, prix des Lycéens 2003 et Grand Prix France-Wallonie Bruxelles 2003 (excusez du peu!), cette histoire nous entraîne dans la campagne flamande, juste avant la Seconde Guerre mondiale, dans une famille soumise à la terrible autorité du père suite au décès de la mère. Pour le frère et la sœur, l’arrivée d’un jeune et mystérieux étranger va bouleverser la destinée familiale… Une autre facette du talent d’Armel Job est parue sous la forme de douze récits dits "en bordure des Evangiles" aux Editions Labor (collection Inédits): La Femme de saint Pierre propose une réécriture de la vie du Christ, sans qu’il soit jamais nommé, depuis sa naissance jusqu’à sa résurrection. L’écrivain convoque différents témoins, Joseph et Marie bien sûr, mais également Judas, Marie de Magdala, Lazare, Simon, etc., pour instruire avec humour et un brin de provocation le procès de cette figure romanesque à nulle autre pareille. Licencié en philologie classique (formation qui se retrouve dans son écriture), Armel Job est venu au roman après vingt années d’enseignement qui ont dû lui servir pour trouver le mot qui tombe juste et acquérir le sens de la narration. 

Des histoires à la croisée de l’Histoire 

Comme il lui sied couramment, Armel Job situe son récit avec précision dans l’espace et le temps. Cette fois, il a opté pour une région rarement élue comme décor de fiction et qui, pourtant, offre matière à réflexion et mise en situation. Territoires aux appartenances improbables, chahutés à souhait par les conflits générés par les hommes, agrémentés de superbes paysages, la Région germanophone de Belgique, appelée aussi cantons rédimés, donne au roman un terreau aux accents particuliers. Les quelques allusions à la

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